[Reportage] Histoire d’un aller et retour en Terre du Cantal (et en Draisine DU65-6-007)

A tout ferrovipathe, rien n’est impossible…

Aguiché par une publication récente sur la page Facebook “Gentiane Express” faisant état de la possibilité de voyager à bord d’une Draisine entre Riom-ès-Montagnes et Lugarde, il n’en fallait pas moins pour prendre contact et demander des informations…

Et c’est ainsi, qu’en ce premier matin (froid) de printemps 2021, notre petite famille prenait place à bord de la Draisine DU65-6-007 des Chemins de Fer de la Haute-Auvergne.

Cet aller et retour en terres Cantaliennes étant un moment de pur bonheur ferroviaire, je partage avec vous une sélection d’une cinquantaine de photos qui je l’espère, vous communiqueront l’envie de vivre à votre tour cet excellent moment !

Alors comme dirait Simone : “Prenez garde à la fermeture des portes. Attention au départ !


Cliquez sur les vignettes pour visionner l’image en grand format, puis naviguer.

L'heure du départ approche, la Draisine qui va nous transporter pour ce voyage est en cours de chauffe, les fanaux sont en place.
Le voyage commence, une fois sortie des emprises de la gare de Riom-ès-Montagnes, la Draisine longe les anciens abattoirs (autrefois raccordés au réseau).
En ce premier jour du printemps, l'hiver fait encore résistance, la voie est saupoudrée d'une fine couche de neige.
Sur notre parcours, nous découvrirons des maisons de garde-barrière pour la plupart très bien entretenues.
Voici que se présente le premier tunnel, Lestampe, long de 1448m et dont la traversée va nous hisser sur les premières hauteurs de la vallée de la Petite Rhue.
Dès la sortie du tunnel de l'Estampe, un panneau indique que l'on approche de la halte de Barajol, sise après de viaduc éponyme.
La draisine s'engage sur le viaduc de Barajol, qui se présente sous ses plus beaux atours vu la météo de ce premier jour de printemps.
L'ascension sur la rampe quasi constante de 30/1000 continue, et nous allons traverser le viaduc de Pré de Rat.
Les occasions de faire entendre l'avertisseur sonore sont nombreuses, il y a beaucoup de PN sur la ligne.
Tout comme les viaducs et tunnels, les tranchées ouvertes sont assez nombreuses sur la ligne.
La sortie de cette tranchée ouverte amorce notre approche du tunnel de Montagnat (Montagnac) mais aussi du plateau du Cézallier.
Notre draisine se présente désormais pour traverser le tunnel de Montagnat (Montagnac).
Une fois le tunnel traversé, nous pénétrons dans les emprises de la Gare de Condat. C'est actuellement un lieu d'habitation.
Une fois le tunnel traversé, nous pénétrons dans les emprises de la Gare de Condat. C'est actuellement un lieu d'habitation.
La gare de Condat - Saint-Amandin étant traversée sans arrêt, notre entrée sur le Plateau du Cézallier est accueillie par une petite épaisseur de neige.
Circulant toujours sur une rampe quasi-constante à 30/1000, notre voyage continue pour bientôt atteindre le point culminant de la ligne.
Cette arrière-petite-fille d'un natif d'Apchon n'est pas insensible au paysage et à l'opportunité de voyager façon VIP. Ce voyage en draisine s'ajoute à son tableau de voyages ferroviaires, qui va de la machine à vapeur au TGV, en passant par les autorails à voie métrique, la voie de 60, de 1000, funiculaires, etc.
L'entretien de la ligne est un travail de longue haleine pour les bénévoles, de nombreuses traverses sont remplacées régulièrement. J'ai eu plaisir de voir que les jauges, les jalons, les indicateurs sont entretenus et en place.
L'ascension vers le Col de Pierrefite, point culminant de la ligne. Notez le PK488 qui indique la distance avec la gare d'Austerlitz, malgré la ligne interrompue en de nombreux points, dont le premier dans les années 50 avec la fermeture de Bort-Eygurande.
A droite, une ancienne exploitation de tourbe, qui était autrefois raccordée au réseau.
Nous voici au Col de Pierrefitte et le panorama sur les Monts du Cantal est à couper le souffle. Lors de la réservation du voyage, j'avais espéré secrètement "beau temps" + "neige" en options. Souhait exaucé...
Une fois le col franchi, commence un légère descente vers Lugarde. Deux chevreuils traverseront la ligne à cet endroit, sous nos yeux.
Le viaduc de Lugarde marque l'entrée dans la gare éponyme, qui sera notre point de rebroussement. L'Ecir, qui souffle avec entrain, marque le paysage avec de nombreuses congères.
La vénérable DU65-6-007 dans un décor qui ne peut laisser aucun ferrovipathe (voire, ferroviphile) insensible.
Nos hôtes nous proposent une promenade / ascension jusqu'au Suc du Chien.
L'épaisseur de neige est d'environ 20cm et l'Ecir souffle afin de bien dégager le paysage.
L'heure du voyage retour est arrivée, après quelques photos de famille pour immortaliser la pause en gare de Lugarde, nous reprenons la route vers Riom-ès-Montagnes.
Cette superbe ligne, qui reste l'une (si ce n'est LA) des plus belles lignes de montagne de France, quand on y réfléchit, n'aura pas fonctionné longtemps. Les CFHA et les volontés locales font qu'elle peut continuer de vivre.
Un nouveau panorama s'offre à nous, droit devant : le massif du Sancy et son sommet à 1886m.
Nos hôtes marquent un arrêt providentiel pour permettre cette superbe photo du Cézallier et du Sancy.
Ces arbres étaient plantés intentionnellement le long de la ligne pour faire office de pare-neige.
Il est temps de saluer une dernière fois le massif du Sancy, nous approchons à nouveau de Condat-Saint-Amandin et notre paysage va changer.
Les abords de la voie sont entretenus au mieux par les bénévoles des CFHA.
La gare de Condat - Saint-Amadin traversée, nous franchissons le PN avec en ligne de mire, le Tunnel de Montagnat (Montagnac) en demi-cercle.
L'avertisseur sonore répond au panneau, et nous nous engouffrons dans le tunnel.
Nous quittons progressivement le plateau du Cézallier, la neige se fait moins épaisse, le paysage commence à changer.
Au détour d'une courbe, à nouveau un panorama à couper le souffle : le Viaduc de Barajol, le Puy Mary et les ruines du Château d'Apchon. Nos racines familiales sont nées au pied de cet ancien château féodal.
Viaduc du Pré de Rat. L'oeil avisé y verra une rambarde dépareillée, stigmate de la chute d'un train de chantier qui avait échappé à son équipage depuis Condat - Saint-Amadin.
Nous voici à présent sur le Viaduc de Barajol. Nos hôtes nous guident pour une visite remplie d'anecdotes et d'informations sur la vie de la ligne et de leur Association.
Alors, c'est le viaduc qui penche ou c'est le photographe ?
La DU65-6-007 est à quai, un long quai aménagé par les bénévoles pour accueillir les circulations de la rame complète : X 2200 + XR + X 2200 qui circule sur la ligne.
Outre les fonds récoltés par le fruit des circulations, la vie des CFHA fait également appel au marchandising : médailles et billets de collection, cartes postales, affiches, porte-clés, mugs, etc.
La pause au viaduc de Barajol est terminée, la fin du voyage approche, nous reprenons le chemin vers Riom-ès-Montagnes.
Le tunnel de l'Estampe nous attend, sa traversée nous permet de quitter la vallée de la Petite Rhue.
Chacun des tunnels de la ligne est régulièrement inspecté et sécurisé. Les normes de sécurité actuelles induisent qu'il soit éclairée. Les CFHA ont équipé les tunnels de projecteurs.
A la question "que représente la sorte de "cheminée" peinte en blanc sur les côtés gauche des bouches des tunnels de la ligne", personne n'a su répondre. Vous connaissez la réponse ? Merci de nous en faire part 🙂
Sortie du tunnel, direction la gare de Riom-ès-Montagnes.
La neige a pratiquement disparu du paysage, cependant nous ne sommes descendus "que" de 200m d'altitude par rapport à Lugarde.
Dernier PN (équipé) avant la fin du voyage...
Notre draisine s'engage sur la voie de garage.
Et voila, c'est terminé, notre voyage s'est parfaitement déroulé et nous avons vécu un très bon moment. Une draisine rien que pour nous, une ligne magnifique, le beau temps, la neige... désormais, c'est à vous de vivre la même aventure, contactez les CFHA pour réserver votre voyage et soutenir leurs initiatives !
Oui, ce voyage façon "VIP" a un coût, cependant, le moment que vous allez vivre n'a pas de prix...

Remerciements aux bénévoles des CFHA pour cette très belle demi-journée Cantalienne : nos hôtes à bord de la Draisine, mais aussi à tout ceux qui font vivre ce tronçon de l’une des plus belles lignes de Montagne qui soit.

Contactez-les pour réserver votre voyage : infocfha@gentiane-express.com / 04 71 78 07 37

Auteur/autrice : Stephane SIBOT

Bénévole pour Le Rail Ussellois depuis une vingtaine d'années, je participe à la présence en ligne de l'Association en apportant mon aide sur ses réseaux sociaux, son site Internet ainsi que sa boutique en ligne. Mes domaines de prédilections ferroviaires sont les lignes secondaires, les lignes de montagnes et plus particulièrement le Massif Central, le Jura, etc. Ma madeleine de Proust : la ligne des Chemins de Fer Corses, d'Ajaccio à Bastia via le Col de Vizzavona. Des clichés d'autorails unifiés tels que les X 2400, X 2800 mais aussi de motrices telles que les BB 67400 et BB 66000 sans oublier les draisines D.U. suffisent à mon bonheur, d'autant plus si vous ajoutez de la neige dans le décor. Depuis peu, je m'intéresse également au modélisme et après avoir réalisé des mini-modules statiques au 1/87 pour étagères murales, je m'attaque à mon premier réseau en N (1/160) et Z (1/220) combiné (si si, c'est possible, avec un peu d'imagination...). Je partage volontiers les photographies et les documents issus de mes propres collections ou de celles qui m'ont été confiées.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.